1. |
Remords Posthume
12:15
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Abandonne faiblesse et misère à la tombe
Rêveries suicidaires et tristes jours d’ennui
Perdu sous le grand ciel de la mélancolie
Sous la voûte de fer agonise la colombe
Te voilà décharné, accablé, aveuglé
Ton regard déchiré sous d’atroces mâchoires
Sans entrevoir jamais une lueur d’espoir
Notre Muse s’éveillant, sans armes, aux terres souillées
La nuit tombe, souveraine, voile nos horizons
Une lueur s’élève, crève sans sommation
Forcé dans un éveil, arraché au tombeau
Loyal, austère, fort ! Etouffé au berceau
Dans la lumière d’or d’une froide vesprée
Tombent les feuilles mortes à la robe sanglante
Un corbeau solitaire, l’allure triste et lente
S’envole sous le ciel, comme un rêve brisé
Dans la désolation de ce jour sans espoir
Le Soleil caressant les blés morts de l’Automne
Se profil, au lointain, la splendeur monotone
De la forêt - Le ciel, un funéral miroir
Lorsque les tambours sonnent
Par delà les forêts
Et que des fumes s’échappent
D’une Nation accablée
Mordez le fer sanglant
Priez vos dieux amers
Creusez la tombe glaciale
D’une Nation délétère
Une Nation, c’est la possession en commun d’un antique cimetière et la volonté de faire valoir cet héritage indivis
Le peuple empoisonné
Ainsi s’achève notre ère
Honneur et Patrie oubliés
Ainsi succombent nos terres
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2. |
Souverain
08:06
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Place ! Place !
Les portes s’ouvrent grand
Faites révérence au Roi
Faites place au Monarque
Qu’au bruit de ces pas vos corps s’arquent
Que cet homme en lequel vous placez votre foi
Règne jusqu’à la fin des temps
Saluez jusque terre
La lame du pouvoir
Le guide des esseulés
Le moissonneur des blés
Portez l’étendard de sa gloire
En son nom, souillez votre fer
Son héritage est fertile
Son sang porteur d’éternité
La dégénérescence éradiquée
Que le fer de sa lance
Jusque dans l’ennemi rutile
Que son peuple le suive jusque dans l’abîme
Le Monarque inébranlable face à l’adversaire
Ses victoires chantées par ses frères
Ce qui fut éteint dans nos cœurs il ranime
Sa horde rôde, orgueilleuse et funeste
Telle une meute colportant la peste
Fauchant du pied l’arrogance des couards
Ceux qui font pleurer nos mères par leur morsure barbare
Les cloches hurlent à son arrivée
Du revers de la main, notre Roi vient les décimer
Que leurs corps pourrissants nourrissent notre terroir
Et leurs restants de chair emportés sous les ailes noires
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3. |
En Attendant l'Hiver
06:20
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Les arbres morts
L’odeur de terre
Voilà le jour
L’aube de sang
C’est déjà l’automne
Les champs labourés
Font un horizon
De mornes tranchées
Un matin d’Automne
Les corbeaux s’envolent
Le village voisin
Dans la brume froide
Tout ça s’en va crever
A l’arrivée des neiges
Sur mon triste pays
Quand reviendra l’Hiver…
Braves gens entretenez la flamme
Car le jour du premier glas approche
Brave gens la récolte s’achève
Ô
Le vent se lève
Le givre mord
Les plaines succombent
Au point du jour
Sous le ciel malheureux
Des campagnes du Nord
Horizon nuageux
Lourd comme un cheval mort
Les flocons dansent
Par la lucarne
Et le frimas
Obscurcit l’œil
Retrouvons nous
Autour des feux
Allumés en l’honneur
De nos Dieux
Braves gens entretenez la flamme
Car le jour du premier glas approche
Braves gens la récolte s’achève
Ô
La sève se meurt
Plus rien ne pleure
Le silence règne
Implacable
Demain soupire
L’haleine glaciale
Vers la lueur
Nous marcherons
L’aube incertaine
Vient caresser
L’âme souveraine
De nos prairies
Abreuvons-nous
Du nectar
De nos terres
En attendant…
L’Hiver !
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4. |
À l'Ombre des Pendus
22:52
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Quand les arbres s’embrasent sans rien illuminer
Et que le Soleil perce à travers l’éclaircie
Quand apparaît l’issue à l’âme délaissée
Dans les pâles racines de la mélancolie
Quand ce grand vide affreux s’installe à l’horizon
Et que chaque regard semble une mer sans fond
Dans ce sous-bois bercé d’une triste lumière
Revient comme un écho l’odeur des jours amers
Quelle atroce ironie que celle d’exister
L’arrogance d’un espoir quand l’aube vient caresser
Ces terres décadentes où rien ne tend la main
Et que mon corps pourrisse à la rosée du lendemain
De ces entraves de chair mon esprit se verra libéré
Comme un aveugle cherche
Une étreinte en prière
J’attends dans la nuit
Une dernière lumière
C’était le temps
Des premières fleurs
Des marches à travers la brume
C’était le temps des rêves effondrés
Mais ce temps-là est révolu
Le vent froid m’apporte l’odeur
D’un gouffre saturé de larmes
Amer le souvenir des jours heureux
C’était le temps
Des fleurs fanées
Des marches à travers la brume
Des éternelles –
Mais ce temps-là est révolu
Ô terres désolées
Que je n’arpenterai plus
Je dis adieu à ma chair
Je dis adieu à la lumière
Voilà le temps
Du chant du cygne
Au crépuscule abandonné
Vie de misère incertaine
Je dis adieu à la lumière
Sous une pluie froide et battante
Averse d’Automne mourante
Je marche seule, à travers champs
Sous un ciel sombre et putrescent
Admet la mort en toute chose
Souviens-toi, sous ce vent morose
Que le mépris de tout espoir
Demeure sans lumière entrevoir
Et l’aube s’en vient, grise et froide
Et les clochers lointains, sous cette blanche arcade
Et les forêts de brume, et les arbres sans vie
Et les relents qu’exhale la terre engourdie
Et les corbeaux s’envolent vers l’horizon naissant
Au loin de belles terres rurales et des champs
Sous les arcades éventrées
La lumière s’effondre, vaincue
Je pense qu’on m’y attend
Elle me nargue depuis longtemps
La vie ne peut-elle m’apporter
Qu’un labyrinthe sans pitié ?
Pourquoi craignez-vous les fatalités
Si elles vous offrent l’éternité ?
Vie de misère incertaine
Vie de misère incertaine
Assure-moi que chez toi on se repose
Promets-moi qu’en toi je serai libérée
Jure-moi qu’avec toi l’échec n’est plus
Accueille-moi comme il se doit
Vie de misère incertaine
Vie de misère incertaine
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